ULTIME DEPEÇAGE AVANT VENTE A LA DECOUPE

Publié le 6 Juillet 2014

ULTIME DEPEÇAGE AVANT VENTE A LA DECOUPE

192 licenciements annoncés chez Petitjean. C’est un nouveau coup dur pour les salariés qui d'ores et déjà se sont mobilisés avec leurs syndicats pour éviter le pire.

Les salariés de Petitjean fabriquent des mats à la pointe de la technologie qui éclairent le monde entier. Ils devraient, à en croire la direction, se contenter désormais de produire des lampadaires pour le marché français avec un effectif réduit de 50%, éclaté en cinq sociétés.

Comment une entreprise de cette envergure, qui a possédé des unités de production aux USA, à Singapour et en Angleterre, a-t-elle pu en arriver-là ?

Il faut, sans aucun doute, chercher la réponse du côté des requins de la finance qui sont devenus, depuis 1982, successivement propriétaires de Petitjean. Depuis cette date, en effet, l’entreprise Dryate n’est plus jamais sortie des griffes des prédateurs financiers. De compagnies d’assurances en sociétés de placements internationaux, de multinationale de forages de pétrole via un fonds d'investissement international ; à chaque transaction l'entreprise était revendue plus cher au détriment des investissements nécessaires à sa modernisation.

En 1998, le canadien IUSI se porte acquéreur et s'empresse de vendre les usines des Etats-Unis et d’Angleterre avant de déposer le bilan. En 2005, Petitjean est bradé à l’italien Tecnopali, son principal concurrent en Europe... lequel, en 2011, se déclare en cessation de paiement sans avoir, lui non plus, modernisé l’outil de travail.

Les saoudiens ne découvrent pas la situation financière

Aujourd’hui, les nouveaux propriétaires, les saoudiens d’Al-Babtain, veulent donc supprimer quasiment la moitié des emplois de l’usine.

Il faut cependant rappeler que la décision du tribunal de commerce de Troyes en faveur d’Al-Babtain a reposé principalement sur le faible nombre de licenciements que proposait le saoudien par rapport à ses concurrents. La direction justifie aujourd’hui la nécessité d’un tel plan social par les pertes financières de la société. Elle était pourtant parfaitement informée de la situation. Quant à la création de cinq entités juridiques différentes, c’est un véritable dépeçage avant vente à la découpe !

Un air de “déjà entendu”

Le bras de fer commence donc pour éviter une nouvelle arnaque dont seraient, une fois de plus, victimes les salariés, mais aussi la collectivité, puisque le coût social d’une telle restructuration serait très lourd, à la fois pour celles et ceux qui perdraient leurs emplois, mais aussi pour l'état et l'économie locale.

De ce point de vue, les propos tenus par le directeur général ont un air de “déjà entendu”. Ce dernier semble vouloir se borner à un plan social strictement limité à ce qui est prévu par la loi, c’est-à-dire une misère.

Son argument : “tout l'argent dépensé pour ce plan social sera de l'argent en moins pour relancer l'usine.” Cette couleuvre-là, les salariés de Petitjean vont avoir du mal à l'avaler !

JPC

Rédigé par CORNEVIN

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