Condamnés pour avoir défendu l'emploi !

Publié le 14 Avril 2016

Condamnés pour avoir défendu l'emploi !

Un collectif de soutien aux huit syndicalistes de Goodyear vient de voir le jour dans l'Aube. Il rassemble les Unions départementales, CGT, FO, FSU, UNSA et CFDT, les fédérations du PCF et du PS, le PG, Ensemble, la LDH et la JC.

Ces organisations expriment leur profonde indignation et leur colère suite à la condamnation de 8 ex-salariés Goodyear à 24 mois de prison, dont 9 mois fermes, assortis de 5 ans de mise à l’épreuve. C’est un véritable scandale et une atteinte grave aux libertés syndicales !

Cette condamnation s’inscrit dans un mouvement sans répit de criminalisation de l’action syndicale, qui s’accentue jour après jour. Le collectif de soutien Aubois rappelle que, dans une région fortement frappée par le chômage, dans le cadre d’un conflit social âpre où les salariés étaient engagés contre la casse de 1 173 emplois, luttant pour leur dignité et le devenir social de leur famille, un accord de fin de conflit avait été signé entre la direction de Goodyear et le syndicat majoritaire de l’entreprise. Cet accord, conclu après une bataille de sept ans, actait, entre autre, l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires contre les militants syndicaux.

C’est le procureur de la République qui a décidé de poursuivre l’action judiciaire, donc l'état, donc le gouvernement Valls - Hollande.

Pour la fédération de l'Aube du PCF, c’est un acte politique important que de se mobiliser pour cette cause, car cette condamnation en dit long sur l’état de notre société. Alors que de plus en plus d’usines ferment, laissant des territoires entiers saignés à blanc par le chômage et la précarité du travail, nous assistons à une explosion des inégalités. Aujourd’hui, 1% de la population mondiale possède plus que les 99%.

Les criminels, ce sont ceux qui délocalisent et ferment les usines. Ce sont ceux mettent leurs magots à l’abri du fisc dans les paradis fiscaux. Les militants, qui se font les porte-voix de la défense des libertés syndicales et démocratiques, des combats pour l’égalité et la justice sociale, n’ont pas à être traités comme des délinquants par des textes qui sont faits pour sanctionner des voyous. Permettre que s’installe la criminalisation de ceux qui luttent pour le bien commun et faire du souci de la sécurité une arme contre nos libertés, serait entrer dans des chemins bien obscurs, qu'il faut refuser.

Après les terribles années Sarkozy où la répression syndicale s’est abattue sur les militants d’entreprises, une proposition de loi d’amnistie syndicale avait été proposée par la CGT et présentée par les députés communistes en 2013. Le gouvernement a refusé d’en débattre. Il avait déjà choisit son camp : celui des patrons contre celui des travailleurs.

Le collectif en appelle à l’ensemble des citoyens, des salariés, aux militants, aux syndicats d’entreprises, aux associations, aux partis politiques pour qu’ensemble nous fassions la démonstration de notre force. Des initiatives sont d'ores et déjà prévues, notamment une délégation en préfecture et un débat public.

Rédigé par CORNEVIN

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