LES SALARIES CONTINUENT DE PAYER LA CRISE DU SYSTEME !
Publié le 5 Novembre 2009
Restructurations, chômage partiel, non-renouvellement des CDD, fermetures de sites… la casse de l’emploi industriel ne connaît pas de trêve. Devant l’ampleur des dégâts annoncés, les conséquences directes pour la vie de milliers de familles, le désespoir pousse comme du chiendent sur les toits des usines abandonnées. Pendant ce temps là, on annonce la reprise. Pour la bourse et les actionnaires
Les profits des entreprises du Cac 40 explosent, les banques françaises sauvées de la faillite par l’état, il y a à peine une année, continuent de plus belle à verser des bonus. Simultanément, les PME déclarent rencontrer des « problèmes de trésorerie » et les banques ne cessent de leur rationner le crédit.
Pendant ce temps là le nombre d'emplois salariés a encore diminué en France de 74 100 unités au 2ème trimestre 2009, Plus de 400 000 postes ont été supprimés depuis un an.
Le PDG de Petitjean invente « le redresseur durable »
Avec plus de 12000 privés d’emploi l’Aube bien sûr n’est pas
épargnée. Sur une année le nombre de chômeurs est en hausse de 17,5% et la litanie des entreprises en difficultés
s’accélère d’autant plus que certains patrons profitent de la situation de crise pour réduire leurs effectifs afin d’augmenter la productivité et par
conséquent leurs profits.
Dans l’Aube il y a des exemples très caractéristiques comme Kléber/michelin qui après avoir versé
en 2008, 245 millions d’euros à ses actionnaires (215 millions en 2007) impose plusieurs semaines de chômage partiel à ses salariés. Il y a
Olympia où la PDG exerce un odieux chantage à l’emploi en menaçant de déposer le bilan si elle est contrainte de payer la somme pour
laquelle elle a été condamnée pour le licenciement injuste de 47 salariés. Il y a Petitjean où le nouveau PDG italien a dû renoncer, grâce à l’intervention des syndicats, au transfert de la fabrication des grands mats en Italie
et de l’activité aluminium, ce qui aurait condamné à court terme l’existence de l’entreprise dryate.
Changement de tactique, la direction de Petitjean invente un nouveau concept et embauche un directeur général qui se présente comme « un homme de redressement durable ». Cela en dit long pour la
suite….. Mais Que dire de l’agonie de l’ex usine Valéo à Ste Savine qui de
repreneur en repreneur est passée en 10 ans de 600 salariés à moins de 50 aujourd’hui. De la
SMB dont les ouvriers sont contraints de monter la garde jour et nuit dans leur entreprise depuis qu’ils ont surpris des ouvriers allemands en train de démonter leurs outils de travail alors même qu’ils avaient signé un plan de sauvegarde de l’emploi avec leur
patron. Du dépôt de bilan de la SIRC à Marigny-le-Châtel qui met sur le grill les 283 salariés, alors que depuis 2006 les syndicats avaient tiré la sonnette d’alarme sur
la mauvaise gestion de la direction, en pure perte. Ou de l’entêtement du directeur de EMO à vouloir faire valider un nouveau plan social qui va réduire l’effectif
d’un tiers et au final une nouvelle partie de la charge de travail de l’usine troyenne qui va prendre la direction de l’usine
roumaine. Etc
Des élus qui demandent aux salariés de se soumettre
Cette situation est d’autant plus difficile à vivre par les salariés aubois en proie aux menaces de licenciement qu’ils ne peuvent pas compter sur la mobilisation des députés et sénateurs aubois pour défendre leur emploi. Depuis une décennie, innombrables sont les exemples de fermetures d’entreprises auboises où les salariés ont trouvé devant eux des pouvoirs publics ou des élus leur demandant de se soumettre, de se résigner à la loi du marché en acceptant le sort qui leur est promis ! Et pour cause, cette loi du marché, c’est la feuille de route de la droite celle de l’Europe de la concurrence libre et non faussée dont l’objet est de pérenniser le dumping fiscal et social en France et en Europe.
Tout cela pose en toile de fond la question de la finalité de l’entreprise :
L’entreprise est-elle là pour gaver son patron et ses actionnaires de millions d’euros ou est-elle là pour permettre à ses salariés en échange de leur force de travail de recevoir un salaire qui leur permette de vivre dans la dignité et la sérénité ?
Emploi ou actions, le problème est bien là.
L’un des ressorts de la formidable crise de système actuelle est le pillage des ressources du travail par les actionnaires, les fonds de pension et autres fonds d’investissement, avec leurs exigences de rendement à deux chiffres allant enfler
la bulle spéculative des marchés financiers.
Toute la stratégie mise en œuvre par le gouvernement et son
appareil politique, l’UMP vise à rétablir, à coups de centaines de milliards d’euros, leur
rentabilité.
Du côté des donneurs d’ordres, la priorité est au cash, pas à l’investissement productif et salarial, donc toujours à l’étranglement de leurs sous-traitants. La France pourra-t-elle sortir de la crise sans des pans entiers de son industrie ? Son industrie pourra-t-elle être facteur de croissance sans investissement dans l’emploi, les salaires et la formation ? L’argent doit-il être réorienté prioritairement dans cette direction ?
A travers le drame que vivent de plus en plus de salariés à qui on arrache, en les privant d’emploi, leur unique ressource, ce sont ces questions de fond qu’il faut traiter. Ce sont des choix politiques que les communistes entendent bien faire vivre dans la campagne des prochaines élections régionales.
JPC